mercredi 2 mars 2011

PASSAGE TO INDIA (1): WITH APOLOGIES TO E.M. FORSTER

Shiva
Chantal et moi dans un auto rickshaw

Martine et Bart - un séjour s'impose dans leur centre dans les Pyrénées

http://www.lavillaclara.fr/



3 sur une mobylette est courant


danse avec les vagues

Il y aura d'autres photos bientôt sur le site. Je ne peux pas tout mettre sur le blog.
De meilleurs gens que moi ont écrit sur l’Inde. De meilleurs écrivains, de meilleurs journalistes sans compter les européens qui y vivent au moins une partie de l’année. Je viens de passer un mois en Inde, si peu de temps pour oser en écrire. Mais j’ai très envie de mettre ma créativité à l’œuvre en écrivant mes impressions pendant ce mois passé dans le Sud de l’Inde.

Mon désir d’aller en Inde date de 1972 quand je me suis mise en route pour y aller avec ma grande amie Frances. On nous avait prévenues de ne pas traverser l’Italie mais …. quand on est jeune, qui écoute ce genre de conseil. Résultat. La grande aventure s’est arrêtée du côté de Milan avec la grossesse de Frances et son mariage avec un italien, la naissance de deux beaux fils et une aventure italienne qui a duré 15 ans.

Presque 40 ans plus tard mon rêve initial se réalise et une connaissance médium me prévient que j’allais rentrer « chez moi », ayant déjà habité ce pays dans une vie antérieure. Elle m’a dit autre chose mais je ne vais pas écrire sur ma vie spirituelle. Je me suis dit qu’avec l’empire britannique il y a de fortes chances que je retourne dans ce pays qui a été le joyau dans la couronne de la reine Victoria mais que personnellement j’admirais pour avoir mis les anglais dehors en 1947. Gandhi était mon héros le plus admiré pendant mon adolescence et avec la diaspora indienne dont 1 053 411 indiens (1.8% de la population) en Angleterre, je pensais naïvement que tous les indiens parlaient sans faute le langage de notre chère reine Elizabeth II. La réalité est tout autre et au début j’avais beaucoup de mal à comprendre l’anglais parlé avec l’accent indien.

Le projet couvait depuis plus d’un an mais la date de notre départ s’approchait. Visa, passeport, vêtements, si près de la date du départ je me sentais très calme et pas du tout excitée. Nous avons quitté une Paris grise et froide le 17 janvier et la première escale était Muscat en Oman avant d’atterrir à Chennai (Madras).

La première chose à savoir est que je n’ai visité qu’une partie de l’Inde. Il y a 27 états et 7 territoires et j’ai visité une partie seulement de l’Inde du Sud et les états du Tamil Nadu et du Kerala. L’Inde est une fédération d'états qui a obtenu son indépendance en 1947. C'est le 2ème pays le plus peuplé du monde avec près de 1,1 milliard d'habitants et le 7ème en terme de superficie avec plus de 3.3 millions de km2, soit 5 fois la France. Il faut environ 8 heures d'avion pour rejoindre Delhi depuis l'Europe. Il y a 329 habitants par km carré (Pour la France, il y a 112 habitants par km carré).

Cela suffit pour les statistiques. Chane nous attendait à l’aéroport. Elle habite l’Inde pendant les mois d’hiver depuis de nombreuses années et elle organise des séjours pour des gens qui sont intéressés par une évolution spirituelle. Nous sommes arrivés tard et le voyage par taxi (voiture Tata of course) entre Chennai et Auroville, une distance de 160 kilomètres a duré 5 heures. Elle avait réservé une chambre au Quiet Healing Centre pendant deux semaines, donc la première partie de notre séjour allait se faire en douceur.

J’ai l’impression que l’Inde ne dort pas. Quelle que soit l’heure, les routes sont chaotiques, des gens, des charrettes, des vaches, des buffles, des chiens, des scooters, des vélos, des sangliers, des moutons, des chèvres, des chevaux, des bus, des camions, des nids de poule énormes. Les photos ne pourraient jamais vous faire vivre le bruit dans vos oreilles, les couleurs, le mouvement de la vie sans cesse. Klaxonner est obligatoire pour doubler, pour avertir, sûrement pour tout. Une fois un village derrière nous, c’était la pleine campagne et j’étais contente que je n’aie pas eu besoin de faire pipi en route. La circulation (et par « circulation », j’entends tout ce qui est cité dans la liste ci-dessus) semble surgir de toutes les directions et les freins de la voiture font des heures supplémentaires. Pendant mon séjour je me suis rendu compte que certains indiens n’aiment pas changer de vitesse et vous pouvez passer de 50 de l’heure à 10 de l’heure souvent et tout naturellement mais pour remonter à 50 après il fallait compter une bonne dizaine de minutes. J’ai rencontré des chauffeurs de taxi qui conduisent sans chaussures, ce qui ne change nullement la qualité de la conduite et Chane nous a appris qu’un chauffeur de taxi ne perd pas son permis qu’après avoir fauché et tué 5 personnes sur la route. J’ai préféré ne pas trop me renseigner sur les conditions de l’obtention du permis.

Notre initiation indienne commence tout doucement. Deux semaines au « Quiet Healing Centre » et des « activités » organisées par Chane comprises : massage ayurvédique, du watsu

http://www.youtube.com/watch?v=GhZ1rAQCxCY

visite au Matri Mandir, activités à Auroville, visite à Tiruvannamalai et à l’ashram de Ramana Maharshi.

J’ai fait des rencontres inoubliables et nous avons pu manger tout ce qui était servi au repas au Quiet.

Il est écrit que l’Inde vous change. Si vous revenez, vous ne revenez pas indemne. Les régions que j’ai visitées sont magnifiques, le peuple est toujours souriant, mais le bruit est assourdissant et la pollution est partout. Je n’arrive pas à expliquer ce paradoxe et je crois que le but est justement de NE PAS l’expliquer mais de le vivre, de l’accepter, de l’intégrer. Ce que j’ai fait. Je me suis sentie VIVANTE, vibrante et comment expliquer cela parce que quotidiennement, vous côtoyez la misère, la crasse, la pollution, le bruit mais aussi la beauté, la spiritualité, le caractère éphémère de la vie. Vous ne pouvez pas passer une seule journée sans être rappelé que la vie et la mort sont des partenaires pour toujours et que leur valse ne s’arrête jamais.
Le Quiet était à deux pas de la Baie de Bengale mais vous ne pouvez pas faire une promenade matinale parce que les pêcheurs font leurs besoins sur la plage. Vous voulez faire du shopping et vous donnez de l’argent à un lépreux qui vous touche pour vous bénir. Vous partez à un satsang (discours spirituel) et vous passez à côté d’un ruisseau noir de pollution. Vous voulez manger un gâteau et vous avez un chien famélique qui vous regarde, les yeux pleins de douceur et d’espoir. Vous voulez acheter un cadeau mais vous êtes obligé de marchander dur. Vous voulez vous plaindre que vous êtes fatigué et dans l’auto rickshaw vous passez à côté d’une veille dame littéralement pliée en deux par la dureté de sa vie. Vous voulez admirer le paysage mais il y a un cadavre à côté de la route. Vous voulez juste flâner mais vous voyez le châtiment d’un homme nu, par terre, en train de recevoir des coups de bâton. Oh non, vous ne pouvez pas vous voiler la face, faire semblant que cela n’existe pas, changer la chaîne de télévision afin de ne pas y penser. MAIS…. Vous vibrez littéralement de vie. Vous avez envie de vivre, d’aider, de danser, de devenir une meilleure personne et surtout, de rester…. en Inde. Je n’explique pas, je décris….

En partie, c’est comme revivre dans les années soixante. Tout le monde roule sur mobylette ou sur scooter sans casque (je l’ai fait et je n’avais pas peur un seul moment après la première excursion). Tout le monde prend le temps de ne rien faire, juste « hanging out » parce que vous avez le temps de le faire, comme je faisais pendant les années soixante. Dans les magasins, vous êtes servi par au moins 4 ou 4 vendeurs et vos achats sont mis dans un sac en papier (campagne pour réduire le plastique : 25 000 vaches meurent chaque année d’ingestion de plastique). Les occidentaux ont la belle vie, s’ils le souhaitent.
Cependant, c’étaient surtout les « occidentales françaises » qui m’ont impressionnée. Elles sont nombreuses dans la région d’Auroville et de Pondichéry (ancien comptoir français) et elles y vivent les mois d’hiver, au soleil. Elles roulent sur mobylette, cheveux gris dans le vent. Elles font fabriquer un vêtement de rechange (parce que vous n’avez pas besoin de deux ou trois vêtements au maximum) pour 6 euros, une photocopie d’un livre pour 6 euros, des chaussures sur mesure pour 7 euros. La vie est douce et il est très tentant de prendre sa retraite là bas. Mais ce n’était pas cette vie-là que je venais vivre et notre magnifique séjour au Quiet, notre havre de paix un peu beaucoup protégé prenait fin et Chantal et moi partions pour la grande vadrouille en Inde du Sud.


Sites sur Auroville, le Matrimandir et le Quiet Healing Centre

http://www.guide-site-touristique.com/mobile/le-matrimandir-d-auroville-voyage_66_5.html
http://www.quiethealingcenter.info/
http://www.google.fr/images?hl=fr&xhr=t&cp=12&wrapid=tljp1299079443156020&q=matrimandir&um=1&ie=UTF-8&source=univ&sa=X&ei=EGFuTc7TA4_r4wbP5pjGDQ&sqi=2&ved=0CDwQsAQ

Prochain Blog : visite à Tiruvannamalai et l’esprit de Jackie the Dog (oh yes !!!! voilà mon incarnation précédente sûrement !!!!)



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